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ä traduire. II faut bien que j’en fasse comme un autre; mais
ce n’est qu’ä loisir et quand les occupations plus serieuses
me le permettent. II y a plus d’un an que je n’ai composé
quatre vers moi méme si j’en exepte quelques brochures en
5 frangois. La carriere longue et épineuse des études qui
demande un travaille et une assiduité exessive, ne m’a point
permis de courir aprés les Muses, qui me fuient, comme Vous
savés qu’elle ont toujours fait. II faut sacrifier le plaisir ä
1’utilité. Neanmoins en parcourant les Tragedies de ce Poéte
10 admirable, dont je viens de Vous parler, il me vint une
Phantasie en téte: Cetoit de tacher si tout ä fait il seroit
impossible de transméttre quelque unes de ses beautés en
notre langue. J’éspere toujours pour le Suedois, car enfin
jaime un peu ma patrie, depuis qu’elle est devenue
raison-15 nable. Voila donc 1’afifaire resolue: Je me mis ä traduire, c’est
ä dire ä m’ennuier.
J’avois choisie la Tragedie Catilina ou Rome Sauvée.
Vous connoissez ce merveille de Poésie; Vous savez avec
quel art heureux ces sentimens dindependence, cette vrai
20 grandeur d’ame qui fut toujours le prémier caracthere des
Romains y sont exprimés dans les personnages de Ciceron,
de Caton, de Lucullus, et surtout dans celui de César. En
verité cela n’etoit pas facile de rendre en suedois. Comme
je me suis toujours persuadé, que la Rime n’est qu’une inven-
25 tion de ces siecles du désordre et du mauvais gout qui
suivi-rent la chutes des arts, et celle de 1’Empire Romain, je l’ai
aussi toujours régardée comme une gallanterie tres peu
essen-tielle ä la Poésie. II est indubitable qu’elle affoiblit nos vers.
J avois sous la main une piece qui ne souffrit rien de faible
30 et ou il n’entroit que des sentimens grands et forts tels qu’on
les nourrissoit ä Rome. Je m’étoit donc resolu d’imiter en
quelque sorte dans ma traduction, 1’ésprit qui regnoit dans
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