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là être forcé, ou de me déclarer pour la Noblesse ou de me
commettre avec elle, en signant ce qu’on me présentoit, ce
qui auroit été une lâcheté et une illégalité; pu bien, en me
déclarant pour elle, me brouiller avec les trois quarts de
mon royaume, pour un quart, qui ne m’en auroit point tenu
compte et qui étoit lui-même divisé. Ma chère mère sait
ce que c’est que cette Noblesse, et c’est tout dire. Dans
ces circonstances, il falloit trouver un moyen, qui prévint
tous ces maux. Je crus l’avoir trouvé dans la démarche
que je fis. Elle étoit conforme à l’esprit patriotique que
j’ai affiché dès les premiers jours de mon règne, et c’étoit
une suite du parti que j’avois pris de conciliation.
D’ailleurs la médiation entre les états; une délibération avec
eux, où CQmme Roi je présiderois, alloit donner à la Royauté
un poids, qu’elle n’avoit point eu, depuis longtems et, en
inspirant au peuple de la confiance, lui donneroit par la
suite assez d’amour pour ne la plus craindre tant. Telles
furent les raisons, qui me firent agir. Ce qui surprendra
ma chère mère, c’est que cette démarche si innocente, si
simple et qu’elle croit m’être si nuisible, a été rejetée avec
toute la> vivacité de la faction. Le comte de F.1), piqué
de ce qu’il n’avoit pas été consulté; les B.* 2) craignant que
je n’acquise un trop grand mérite aux yeux de la nation,
et tous ceux qui se plaisent aux désordres, se sont ligués
pour empêcher la réussite de ma proposition. Les orateurs
ne l’ont pas voulu même annoncer à leurs ordres, et Ch.
Sp.3) et consorts ont eu le talent d’intimider si fort le
maréchal de la diète, que, malgré tout ce qu’on lui a pu dire, il
n’a pas même eu le courage de rendre compte à la
noblesse de la conversation que j’avois eue avec lui et les
autres orateurs, et que j’ai envoyée déjà’ à ma chère mère,
quoique quatre sénateurs eussent été présents et qu’elle eut
été revêtue de toutes les formes prescrites. Il s’est
déshonoré au plénum du Samedi 30 Novembre. Le fameux.
Liljehorn et un M. Uggla, qu’on nomme Ridderskapets och
Adelns klockare, lui demandèrent ce qui s’étoit passé dans
*) Fersen.
2) Bonnets.
3) Charles Spajrre.
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