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et de faire taire un pareil bruit; en l’assurant de sa fidélité
et de ce qu’il n’avoit aucun soupçon sur l’honneur de la
Reine.
Le Roi fut attéré du coup qu’on Lui portait, et surtout
de ce que sa mère pouvoit croire qu’il avoit pu être capable
d’une pareille infamie. Il voulut sur le champ aller chez
sa mère, pour lui marquer toute la vivacité de son
sentiment. Il avoit même fait venir son carrosse, mais les
pressantes. sollicitations du Duc le firent différer cette entrevue
jusqu’au lendemain. Les propos de la Reine-mère avoient
cependant percé si loin, qu’une des femmes de chambre de
la Reine régnante l’instruisit de ce qu’on disoit d’Elle à
Fredrikshof. La Reine envoya chercher le Roi, et lui dit
ce qu’on venoit de lui dire. Elle se jeta à ses pieds, en
fondant en larmes, pour l’assurer de son innocence. Cela
fit une scène très vive, qui remua extrêmement le Roi, qui
craignoit surtout une fausse couche. La Reine finit par
lui dire, qu’Elle le supplioit qu’Elle ne vit jamais la
Reine-mère, après une telle offense. Il eut été heureux, que le
Roi eut été moins agité dans ce moment, car il auroit du
nier à la Reine le fait et lui ôter de la tête, que la Reine
mère avoit eu ces propos sur elle; mais le Roi étoit dans
une si grande agitation lui-même, qu’il se borna à obtenir
de la Reine qu’elle se montrât le surlendemain dans une
fête, qu’on avoit préparée, il y avoit plus de 15 jours, pour
la Reine-mère, et où la Reine devoit mener une quadrille,
pour pouvoir dérober au public ce qui se passoit; mais la
Reine ne l’a pas revue depuis, et a toujours déclaré, qu’Elle
se croiroit déshonorée, si elle pouvoit revoir une princesse,
qui avoit eu d’Elle de telles idées. Il ne faut pas douter
aussi, que l’histoire récemment arrivée dans sa maison avec
la Reine Caroline, ne contribuât beaucoup à la crainte et
à la colère de la Reine.
Le Roi fut voir le lendemain sa mère, et eut avec elle
une explication extrêmement longue, et après avoir voulu
excuser ses soupçons sur la part que le Roi avoit au
commerce prétendu de la Reine, elle a voulu prouver au Roi
la vérité de ses soupçons. Le Roi les combattit toutes par
des preuves sensibles, et ajouta que la conduite de sa mère
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