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sud, comme au temps de Tacite, ’’la nation populeuse’" des
Vénètes, également subjuguée par Hermanaric.
Mais Jornandes a quelques notions sur les habitants de
la péninsule Scandinave, ou de "la grande ile de Scandza,11
comme il l’appelle. Toutefois les noms qu’il donne, en grand
nombre du reste, sont aussi peu corrects que les autres. Au
nord sont les Adogit qui, au milieu de l’été, jouissent d’une
lumière continue pendant quarante jours et quarante nuits,
mais qui, en revanche, n’en ont point en hiver pendant un
temps également long. Les Rerefenni ne cherchent pas à se
procurer de céréales, et se nourrissent de la chair des bêtes
sauvages et d’oeufs d’oiseaux. Puis sont énumérés les
Fin-naithae, les "Finni mitissimi," plus doux que les autres
habitants du pays, et les Vinoviloth, ’’leurs égaux." 1
On trouve en outre chez quelques autres écrivains de
cette époque ou du temps suivant, des notices éparses sur
les habitants de ces contrées, dont les habitudes semblent
avoir éveillé une certaine curiosité chez les méridionaux.
"Parmi les barbares de Thulé", dit le Grec Procope, "une
seule peuplade nommée Scrithifinoi vit en quelque façon à
la manière des bêtes. Car ils n’ont pas cle vêtements, ni de
chaussure, ni ne boivent de vin, ni ne possèdent aucun
aliment provenant de la terre. Us ne labourent pas
eux-mêmes la terre, et leurs femmes ne font pas de travail; mais
les hommes eu compagnie des femmes se livrent toujours à
la chasse" etc. Paul Diacone raconte plus tard à peu près
les mêmes choses, eu appellant le peuple Scritobini. Chez le
géographe de Ravenne on trouve encore, avec la même
description, le nom de Sirdifenni à côté de Rerefenni.
Les indices géographiques ainsi que les moeurs
annoncent qu’ici, de même que peut-être dans la description de
Tacite, nous avons devant nous des peuplades pour la
plupart laponnes. Il parait certain qu’il en est ainsi d’Adogit
de Jornandes; Zeuss suppose que par les Scrithifinoi,
Scri-tobi ni et même Sirdifenni il faut entendre les tribus erran-
1 c. 3.
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