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rent ces Varègues, de même que d’autres s’appelaient Svéons,
d’autres Normands, d’autres Anglais, d’autres Goths. Et les
Tschoudes, les Slaves, les Krivicz, les Yes dirent aux
Russes: "Notre pays est vaste et plantureux; mais l’ordre y
manque; venez donc nous gouverner et régner sur nous.1" Et l’on
choisit trois frères avec leur suite; ceux-ci arrivèrent,
amenant tous les Russes avec eux. Rurik, l’aîné, s’établit à
Novgorod, et le second, Sineiis, à Bïeloséro et le troisième, qui se
nommait Truvor, à Isborsk. Et c’est d’après ces Varègues que
l’empire russe a été nommé à partir de cette époque"...1
A en juger par ce récit, les institutions sociales des
Finnois et de leurs voisins n’étaient guère développées; ils
reconnurent d’eux-mêmes l’avantage qu’offrirait une domination
étrangère. Qu’en effet, dans l’opinion de Nestor, ceux-là
surtout aient occupé un rang inférieur, résulte de ce qui suit;
tandis qu’il rend compte par exemple des dynasties
princiè-res qui avaient à l’origine gouverné des tribus slaves, qu’il
décrit les moeurs et raconte les exploits guerriers de ces tribus,
il ne donne aucun détail semblable sur les Finnois. Dans la
suite les princes russes se partagent une très-grande partie
de leur territoire selon les convenances politiques et le hasard
des combats; ils sont eux-mêmes de temps à autre énumérés
parmi d’autres peuples faisant partie des armées varègues.
Lorsque Oleg, tuteur d’Igor et vrai fondateur de la puissance
russe dans l’intérieur du pays, prépare, au commencement du
dixième siècle, sa fameuse expédition contre Constantiuople en
réunissant les peuplades de la Grande Scythie, on rencontre
aussi parmi les recrues des Tschoudes et des Meria; quand
Wladimir prépare la guerre contre Rogvolod, prince de
Po-lotzk, on voit de même des Tschoudes parmi ses troupes. 2 Un
petit nombre d’expéditions faites par des princes russes contre
certaines tribus éloignées, sont aussi mentionnées en passant.3
1 Nestor, ch. XIV, XV.
» Ch. XXI, XXXVIII.
3 Vers le milieu du onzième siècle, en l’année 1042, Wladimir,
fils de Jaroslaw, attaqua victorieusement les Iam; à la fin du même
siècle Gleb, fils du Swiatoslaw, fut tué dans le pays au delà du Vo-
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