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bilité, de la façon la plus simple; elles se composaient de
pieux fixés dans le soi et reliés par le haut de manière à
former un cône dont l’extérieur était recouvert de peaux pour
empêcher la chaleur de sortir; en hiver les habitants les plus
pauvres se contentaient même de trous creusés dans la terre
et pourvus d’une toiture.
Mais dans les contrées occidentales les progrès du
bien-être matériel n’étaient pas les seuls; il s’y joignit
quelques autres, propres à modifier, au moins légèrement, cet
amour prédominant d’indépendance individuelle qui de tout
temps avait rendu les Finnois inférieurs à leurs voisins. Chez
les Tavastes on rencontre originairement, ce semble, la
dénomination d’une espèce de commune primordiale (pitcijü),
considérée plus tard comme synonyme de paroisse; il y a
aussi le mot keräjä, désignant une assemblée populaire où
vraisemblablement les affaires se débattaient et la justice
était rendue. On rencontre en outre des termes destinés, à
ce qu’on suppose, à désigner originairement un chef, comme
kuhmu; il y a encore le mot pour exprimer impôt,
contribution (vero).
Toutefois, au sud du golfe de Finlande, certaines
institutions sociales rudimentaires se dessinent d’une manière un
peu plus distincte. L’épopée esthonne Kalewipoëg fait même
élire son héros roi du pays; comme pour mieux faire
ressortir les liens qui attachaient l’ordre social à l’agriculture,
le poëme montre le fils de Kalew conduisant lui-même, la
charrue et, grâce à sa force extraordinaire, défrichant le pays,
le sac au dos et l’épée au côté.1 Du reste la poésie
l’entoure de quelques attributs qui caractérisent aussi la royauté
dans les traditions d’autres peuples; il réunit autour de lui ses
compagnons d’armes dans sa résidence et vide bruyamment
avec eux le gobelet d’hydromel;2 il fait construire à ses
fidèles des places fortes et des villes pour y abriter les vieilles
gens;3 à l’approche des ennemis il fait retentir son cor dans
1 VIII, 627 ss.
ä XIX, 379 ss., 776 ss.
3 XVII, 1-37, XIX, 381 se.
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