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les individus par la naissance ou le mariage. L’alliance entre
les familles était considérée comme l’affaire la plus
importante; conjointement avec des aventures qui s’y étaient
attachées, le récit d’une union pareille constitue en quelque sorte
le fond de la vieille épopée finnoise. On inculquait en
détail et d’une manière touchante aux nouveaux mariés non
seulement les devoirs et les égards auxquels ils étaient tenus
l’un envers l’autre, mais aussi ceux qu’ils devaient au
lignage de chacun d’entre eux. D’un autre côté l’attachement
réciproque qui existait entre les parents et les enfants était
très-fort et les passages qu’il a inspirés aux poètes sont des
plus beaux. Les adieux que fait en partant la jeune fiancée
à son père et à sa mère, à sa soeur et à son frère, de même
que le regret qu’elle a de quitter le séjour où s’est passée
son enfance, sont d’une pureté peu commune. 1 Dans le
poème Kalewipoëg le héros cherche partout sa mère chérie, qui
lui a été enlevée; en fils pieux il s’adresse avec effusion, à
l’heure des épreuves, aux mânes des parents défunts, et c’est
en l’honneur de Linda qu’il nomme Lindanissa la ville qu’on
a construite.2
Qu’on ne se fasse pourtant pas d’illusions à ce sujet;
le fonds de passions violentes et de haines impitoyables,
propres au paganisme, ne se démentit pas non plus et la vieille
poésie ne l’a aucunement dissimulé. En dépit du naturel
flegmatique et des sentiments souvent doux il y avait des
explosions terribles; des familles naguère alliées se faisaient
fréquemment la guerre à outrance et la vengeance sanglante,
implacable que Kullenvo, dont la race avait été exterminée,
tira des ennemis de sa famille, a dû être d’une vérité typique,
au moins dans les contrées de l’occident. Du reste, les
combats eux-mêmes avaient des attraits; la mort du brave est
représentée comme un sort très-beau et c’est avec des
marques de joie et au son d’une musique fière que le dit héros
part pour la guerre, "jouant dans les marais et les campa-
1 Voir Kalevala, XXIV.
1 Voir III, V, 738, ss. VII, 807, ss. XVII. 1—28.
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