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et sur lequel l’ancienne poésie répand un jour nouveau; nous
parlons de la magie ou, comme disaient les étrangers, la
sorcellerie des Finnois.
A regarder ce phénomène en général, il paraît hors de
doute que l’isolement prolongé sous un climat rigoureux, peu
propre à diriger les esprits au dehors, vers les choses réelles,
et la fréquente oisiveté forcée qui était la conséquence de
ce climat, a été pour beaucoup dans ce goût de mysticisme
et de rêverie qui se manifestait chez toutes les peuplades
finnoises. Toutefois il y avait, ce semble, certains degrés
d’intensité et des modifications à cet égard. Les pratiques
de la magie et les incantations se rencontraient dans les
provinces baltiques, témoin l’histoire et la vieille poésie; le fils
de Kalew n’était pas novice en cette matière et la descente,
par exemple, au royaume des ténèbres que la poésie lui a
fait faire, de même que les combats livrés au prince de cet
empire, constatent une imagination assez fertile en même
temps que naïve. Mais le poëme nous présente certains
individus possédant des facultés surnaturelles, "des sorciers"
proprement dits, plutôt qu’une classe du peuple, et le ton
dont ils sont décrits, n’est pas toujours celui de l’admiration;
l’épopée les peint comme des monstres, objets presqu’autant
d’hilarité que d’effroi. Il n’en était pas ainsi en Finlande,
désignée même dans ces chants comme le séjour d’un savoir
plus profond; la magie y était tenue en grand honneur et
tous les personnages s’élevant au-dessus de la foule, les héros
aussi bien que d’autres, s’en occupaient. Par une conception
aussi hardie que touchante, la connaissance exacte de
l’origine des phénomènes et des objets était censée eu conférer
le pouvoir "aux savants;" ce savoir mystique, de même que
les prières propres à fléchir les différentes divinités était
contenu dans des runas fameuses, transmises de génération
en génération. Avant d’en venir aux mains, les guerriers
rivalisaient souvent d’incantations; si les dangers, de quelque
nature qu’ils fussent, les maladies ou la mort menaçaient,
on recourait au même remède; dans les travaux de tous les
jours il n’en était pas autrement pour s’assurer un résultat
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