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heureux. Les éléments mêmes étaient dominés par le sage
Wæinæmæinen, aux formules puissantes de qui "les lacs
mugissaient, la terre tremblait, les montagnes de cuivre
s’agitaient violemment et des rochers massifs rendaient un son
retentissant.11
Les traits essentiels des idées religieuses s’offrent en
quelque sorte d’eux-mêmes par ce qui précède. Le monde
visible était partagé entre une foule de divinités, dont chacune
présidait au domaine qui lui était assigné; en outre il y avait
pour chaque objet, pour chaque individu, des génies qui en
dirigeaient les destinées; l’univers entier était ainsi plein
d’esprits et de puissances secrètes. Dans l’origine, il y a lieu
de le supposer, on se les est représentés sous des formes
grossières, à peu près identiques avec les objets matériels
mêmes; plus tard on leur a prêté dans l’occident des
existences personnifiées. En général les divinités de la
mythologie finnoise offraient des analogies remarquables avec ce
qui se voyait chez le peuple même; c’étaient à l’ordinaire
des pères de familles plus ou moins nombreuses, habitant des
demeures à l’instar de celles des mortels et vaquant à leurs
affaires particulières, tout eu se trouvant dans une
indépendance à peu près complète les uns vis-à-vis des autres. Le
principal d’entre tous était le vieux (Ukko chez les Finnois;
chez les Esthons Vanna Issa, Vanna Taat, Tara), résidant
au ciel, dont il maniait le tonnerre et les vents et dirigeait
/ O
les nuages, distribuant à son gré la pluie et la neige aux
mortels, qui d’ailleurs imploraient son secours en bien des
occasions. Dans les régions célestes en outre les douces
divinités du soleil, de la lune et de l’étoile etc. régnaient dans
des domaines particuliers. Sur la terre, Tapio, maître des
forêts, et sa femme Mielikki, entourés d’enfants et de
servantes, surveillaient du fond de leur château le gibier et, si tel
était leur plaisir, en accordaient largement aux chasseurs; la
mer, les lacs et les rivières avec leurs trésors étaient soumis
au vieux couple Ahti et Wellamo, dont l’entourage aussi
était considérable. Dans les régions souterraines, où d’ailleurs
on rencontrait une nature à peu près analogue à celle de la
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