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9.
Abo le 29 Novembre 1789.
Je vous ai fait répondre, mon cher Comte, par
le Drotz, n’ayant pas eu le temps de vous écrire.
Je vous suis bien obligé des nouvelles que vous
me donnez de mon Fils, qui m’ont fait beaucoup
de plaisir. Mes incommodités se calment, et la
douceur de la saison est un phénomène
tout-àfait extraordinaire pour ces climats. Les Russes,
comme vous savez, ont quitté Porkala, et pour
la flotille du Prince de Nassau, il l’avait si bien
arrangée aux journées du 24 août et 1
septembre, que malgré toutes les belles rélations, les
Russes sont hors d’état de rien effectuer.
Stedingk reste toujours dans leur pays, où il prend
ses quartiers d’hiver. J’ignore quand je partirai
d’ici, et je m’occupe des arrangemens pour la
prochaine campagne. Etant heureusement à
couteau tiré avec toute ma société, depuis la
dernière Diète, rien ne me donne de
l’impatience de retourner. Je dis heureusement, car
c’est un service que ces belles dames m’ont rendu.
Je devrai ma réputation à leur inimitié:
Mon bonheur m’eût perdu. Mon ame toute entière
Se doit aux grands objets de ma vaste carrière.
Et je n’aurais jamais supporté avec autant de
patience l’ennui de ce pays, si j’avais eu à
regretter les douceurs de cette société de femmes
charmantes et d’hommes aimables dont j’étais
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