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a. hammarskjöld
Bilaga.
A Hannovre le 12:me de Nov. 1720.
Avanthier arriva icy un étrange accident eutre le vice-admiral
Tordenschioldt et le colonel Suédois Ståhl. Ils étoient à diner chés
S. E. M:sr le president Baron de Görtz, le discours tomba sur ce
qu’il y avoit tant de gons de filoutés par des joueurs fripons. L’amiral
loua fort Sa M:té Brittannique, qu’elle les avoit fait arreter (il faut
savoir, que les officiers arretés icy et à Harbourg sont des joueurs,
quoyquon les soup?onne d’avoir eft quelque maudit dessein contre
Sa M:tc, dont le public n’est point encore iuformé positivement)
et dit, qu’il seroit à souhaiter, que tous les autres princes et
souverains en fissent autant, en y ajoutant, qu’il avoit un cousin,
lequel ëtant aussy malheureusement tombé en des mains pareillement
frippones, avoit perdu à Hambourg une assés grande somme d’argent
et pour le donner dans le piège ön luy avoit fait accroire, qn’on
y avoit à voir un dragon de 7 tétes, et que moyennant cela ön
1’avoit attiré dans cette malheureuse et malhonette compagnie. Le
colonel 1’interrompant alors luy dit, que, s’il savoit de qui il
par-loit, et que c’etoit luy. Là-dessus 1’amiral repliqua, qu’il s’en
tenoit à ses paroles dites, qu’il filt luy ou un autre, et qu’on l’avoit
filouté. L’on 8’aigrit de part et d’autre, entre autre le colonel traita
de matelot 1’amiral, mais celuy-cy pius moderé coupa pour luy dire,
que ce n’etoit pas un lieu propre pour se dechirer des paroles et
que le lendemain l on pourroit se parler pius commodement. Au
sortir de la table, quand 1’amiral voulfit se mettre en chaise pour
s’en retourner chés luy, le colonel courant aprés luy tire son épée
sans la degainer et voulant porter un coup à son antagoniste, et
celuy-cy se tournant à ce moment et voyant son ennemy, court
sous son bras, luy öte son epée, le rosse et la casse en suite et luy
dit pour conclusion, qu’à cette heure il pourroit se mieux souvenir
du matelot. L’on croit, que le colonel a ëté tellement en colère, quil
n’a pas s(u, s’il avoit degainé son epée ou non.
L’admiral n’a pas voulu donner satisfaction à 1’autre, puisqu’il
s’étoit mis en posture de l’attaquer en traitre par derrière, mais je ne
sjais par quelle interposition il s’est entin laissé porter à la luy
donner aujourdhuy à coup de pistolets. Hier au soir 1’admiral fut
encore traité chés le general Bulau et paria si librement comme si
de rien ètoit que de se bättre le lendemain.
P. S. A ce moment l’on vient de me dire que les dits Mess:rs
s’étant batüs à coup d’epée’ 1’amiral avoit èté tué–- — —
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