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th. westrin
jalousie et la dissension, au lieu que chacun croiant qu’il n’y a rien
à faire par la negotiation ils ne trouvent pas d’autré surete pour
la conservation de leur conquête que dans l’union et dans la fermete
de leurs alliances. L’autre effet merveilleux est du coté de nos
amis, qu’on tient attaché par l’esperance de pouvoir tirer d’affaires
un ami comme le Roi de Suede et de le mettre en état de leur
etre utile en cas de besoin et de s’attacher en meme tems celui
avec qui ils pretendent procurer la paix outre qu’on les engage
insensiblement dans nos interets et qu’on les rends plus disposé de
prendre parti lorsque les conjonctions tournent d’une manière à le
pouvoir faire sans risque. Je ne desespere pas que cela ne puisse
arriver bientôt soit du coté de l’Empereur, soit du coté de la France.
Ainsi qu’il soit bon de menager l’un et l’autre. La précaution qu’il
y a à prendre avec l’empereur c’est de ne rien faire avec lui encore
à l’insu de la France et de ne pas permettre qu’il s’empare de la
décision des différends dans l’Empire. L’on peut s’abandonner plus
sûrement à la France, puisque l’on est plus sur qu’elle souhaitte
sincerement que le Roi de Suède remontât sur sa bête. Voilà mon
plan; qu’on m’accuse tant qu’on voudra que c’est prolonger les
malheures et la souffrance de la Suède, que c’est animer le Roi à
la continuation de la guerre, je ne saurois que faire. Je suis
persuadé qu’avec un prince qui a la vraie gloire et le veritable interet
de son Roiaume à coeur et qui est aussi éclairé et qui a autant de
penetration comme le Roi, on s’efforceroit en vain de le detourner
de ses principes et l’on ne feroit qu’ à lui faire connoitre la foiblesse
de son jugement et de son coeur si l’on lui parloit autrement. Mais
ce plan demande encore deux précautions. La première consiste dans
le choix des ministres, qui sont emploiés à ces negotiations, qui
doivent être convaincus non seulement que par l’envie et par un
empressement intérieur de faire la paix et de finir, l’on n’obtient
jamais de bonnes conditions, mais ils doivent encore posseder assez
d’habilité de faire accroire aux autres qu’ils ont véritablement cet
empressement et tourner tellement la negotiation qu’elle traîne
jusques à une conjoncture favorable sans qu’on puisse dire avec
raison que la difficulté vienne de notre coté. L’autre précaution
regarde les moiens de soutenir la machine. Je les partage en trois
sortes. Les premiers sont les forces suffisantes pour reprimer les
attaques et l’invasion en Suède, les seconds en ce qu’il faut pour
entretenir ces forces, et les troisièmes, comment avoir de dehors
les choses absolument nécessaires pour la vie. Je ne suis pas en
peine des premiers et il semble que les ennemis sont persuadés eux
même qu’il j a des forces suffisantes en Suède pour la defense, ainsi
qu’ils ont abandonné les projects de descente. Quant aux seconds
j’ai deja envoié mon plan l’année passée par Haguen. Il y est
arrivé deux contrecoups fâcheux. L’un que l’on n’est pas bien entré
en Suède dans ma vue et dans l’utilité d’établir promtement le tarif
de nos marchandises et la circulation et le crédit des billets qui
se devoient donner dans les magasins publics où les marchandises
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