- Project Runeberg -  Meddelelser om Grønland / Fjerde Hefte /
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Blaafield, ce qui était d’uue extrême importance pour trancher la
question très controversée s’il existe ou non du fer natif tellurique.

M. Steenstrup, qui fut chargé de cette mission, s’acquitta de
sa tâche avec beaucoup de bonheur, de sorte qu’il ne pouvait plus
rester le moindre doute sur l’origine tellurique de ce fer nickelifère.
Je fis une communication à ce sujet à l’Académie Royale Danoise
des Sciences, dans sa séance du 9 février 1872, et lui-même a
donné ailleurs*) une description détaillée de cette remarquable
trouvaille et des résultats qu’elle a produits. Ces résultats ne furent
pas acceptés sans quelque difficulté, tant était enracinée la conviction
que le fer nickelifère devait être du fer météorique, mais je n’étais
pas moins persuadé que la véritable interprétation finirait par
triompher, et M. Steenstrup, dans un aperçu historique qu’on trouvera
dans la 3e partie de cette livraison, a maintenant exposé
comment se sont successivement modifiées les idées relatives à l’origine
du fer du Grønland. Ce qui a cependant le plus contribué à
faire peu à peu adopter l’opinion que ce fer ne pouvait être
météorique, mais devait provenir de la roche dans le
voisinage de laquelle il gisait, c’est la découverte faite par
M. Steenstrup, pendant son voyage suivant, en 1872, lorsque,
dans une autre localité, à Asuk, dans le Waigat, il fut assez
heureux pour trouver dans le basalte des globules de fer natif qui
renfermaient du nickel et du cobalt. Par là était acquise une base
scientifique certaine pour la solution définitive de cette question, et
lorsqu’il reprit ces recherches en 1878—80, il réussit à constater
en plusieurs points de l’île Disko la présence d’un basalte contenant
du fer. A Asuk, les couches étaient disposées comme il suit (voir
Fig. 5, p. 124): en a, au bas de la pente, la formation de la craie
jusqu’à une hauteur de 6m; au-dessus, d’abord une couche de tuf, b,
puis une couche de basalte, c, de 16 à 20m de puissance, et enfin,
en d, le basalte à fer natif, qui a une épaisseur de 16m. La
pente entière a une hauteur de 38m environ, et les couches sont
inclinées de 10° vers le N-0. Le basalte à fer natif est rempli
de haut en bas de grains de fer de toutes les grosseurs, depuis une
fraction de millimètre jusqu’à une longueur de 18 millim. et une
largeur de 14. Les gros grains semblent être un agrégat de grains
plus petits, de sorte qu’en coupe ils rappellent la structure des mé-

1) Videnskabelige Meddelelser fra den naturhistoriske Forening i
Kjøbenhavn, 1, 1875, p. 284.

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