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se compose de petits cristaux de plagioclase entourés de grains
arrondis d’augite, d’olivine et de parties ramifiées de fer magnétique
et titanifère. Toute la préparation, de même que les petits cristaux,
surtout ceux d’olivine, a un très bel aspect, et on ne saurait distinguer
cette dolérite de celle qui est commune dans le nord du Grønland.
e) Fer d ’ E k a 1 u i t. On savait déjà par Ross et Sabine et
par plusieurs trouvailles ultérieures que les Grønlandais possédaient
des outils, notamment des couteaux, fabriqués avec un fer ductile et
malléable, mais c’est seulement par la découverte faite par M.
Steenstrup dans un tombeau grønlandais, à Ekaluit, de 9 morceaux
de basalte avec du fer métallique (v. p. 273), qu’on a été fixé sur
l’origine tellurique de ce fer. Il est ductile et se laisse facilement
marteler en plaques. Dans l’analyse indiquée p. 156, on n’a pas
cherché le phosphore ni le soufre et le carbone. La présence d’une
petite quantité de ce dernier corps a cependant été décelée par le
dégagement d’hydrogène carboné qui s’est produit pendant la
dissolution du fer dans l’acide chlorhydrique.
M. le professeur Jap. Steenstrup a décrit1), il y a quelques
années, des couteaux grønlandais dont le tranchant se composait d’une
série de petites plaques de fer de la grandeur d’une pièce de 50
centimes, fixées dans une rainure pratiquée dans un morceau d’os dont
une extrémité servait de manche. L’auteur de ce résumé a trouvé
dans une de ces petites plaques jusqu’à 3 % de nickel. On voit
maintenant clairement la série : d’abord le fer renfermé dans le
basalte, puis dans les fragments de la même roche que les Grønlandais
mettent dans les tombeaux ■— preuve évidente de l’importance qu’ils
attachent à ces morceaux de fer — et enfin à l’état de fer travaillé
dans les couteaux. Ce travail n’est, il est vrai, qu’un simple martelage.
f) Couteaux grønlandais. Les couteaux dont il s’agit ici
sont d’un autre type que ceux décrits plus haut et ressemblent
beaucoup plus aux couteaux européens. Ils sont formés d’un morceau de
fer assez grand, qui est martelé en une lame analogue à celle dout
nous nous servons, et dont une des extrémités est enfoncée dans
le manche. Par ce procédé, les Grønlandais n’ont donc pu se
contenter de morceaux de fer aussi petits que pour les couteaux du
premier type, et comme il était intéressant de savoir s’ils avaient
’) Jap. Stenstrup: Sur l’emploi du fer météorique par les Esquimaux
du Grønland (Compte-rendu du congrès internat, d’anthropol. et d’archéol.
préhist. Bruxelles 1S72).
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