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Le sol sur lequel s’élevaient les forêts tertiaires, était sans doute
formé de couches de la période crétacée et peut-être aussi ça et là
de montagnes cristallines, et, conjointement avec l’humus accumulé
par les eaux, elles ont fourni les matériaux pour la formation des
grès et des schistes qui renferment les plantes tertiaires. Le
carbonate de protoxyde de fer qui s’amassait dans les flaques d’eau se
déposait sur les feuilles qui y étaient apportées, et ainsi se formaient
des minerais de fer, qui souvent sont entièrement remplis de feuilles.
De vastes tourbières fournissaient les matériaux des lignites.
Que ces feuilles proviennent de plantes qui croissaient en
Grønland et ne puissent avoir été apportées par les eaux ni les vents de
lieux situés au loin, c’est ce qui résulte clairement de faits nombreux.
La grande accumulation des feuilles en beaucoup d’endroits, l’état
parfait de conservation de toutes jeunes comme de très grandes
feuilles, la présence simultanée de feuilles, de fleurs et de fruits de
la même espèce, etc., tout cela prouve évidemment que les restes
de végétaux recueillis dans chaque localité ne peuvent provenir de
pays éloignés, mais appartiennent au Grønland. Ce n’est pas à dire
pour cela que toutes ces plantes aient dû croître à l’endroit même
où se trouvent leurs restes. Tel a sans doute été le cas pour les
plantes des marais et les plantes aquatiques, mais non pour les
arbrisseaux et les arbres. Ceux-ci doivent avoir couvert les rives
des lacs et des étangs d’eau douce en même temps que le pays
environnant, et leurs feuilles peuvent avoir été transportées d’une
distance de quelques lieues dans les localités où étaient réunies les
conditions nécessaires pour leur pétrification.
Quel aspect avait le Grønland pendant la période tertiaire, on
ne saurait le dépeindre, mais étant donnée la grande richesse de la
flore, il est hors de doute que nous n’avons pas affaire ici à de
petites îles mais à un grand continent. Il est très digne de remarque
que les animaux marins du terrain crétacé supérieur du Grønland
diffèrent complètement de ceux de l’Europe, taudis que plusieurs
espèces sont identiques avec celles du Nebraska. Ces espèces
communes prouvent que la mer crétacée s’étendait du Nebraska jusqu’au
Grønland, tandis qu’alors il n’y avait probablement pas de
communication maritime directe avec l’Europe. Pendant la période tertiaire,
il existait sans doute une communication terrestre avec l’Europe par
l’Islande, les îles Færoe et l’Ecosse, laquelle a servi de pont aux
nombreuses plantes que le Grønland a de communes avec l’Europe,
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