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Nunatak et le bord de la glace, par conséquent dans le voisinage
immédiat de celle dernière, l’air avait cependant à l’ombre une
température de 18° C. Un grand terrain, au pied du Nunatak, était comme
parsemé d’icebergs de différentes grandeurs jusqu’à une distance de
’2000 pieds (628m) du bord de la glace, ce qui, joint à la
circonstance que les roches étaient, à diverses hauteurs, revêtues de
bandes terreuses horizontales, indiquait que ce terrain se remplit de
temps à autre d’eau argileuse, et est un de ces lacs dont il existe
un si grand nombre dans le voisinage immédiat de la glace
continentale, et qui se remplissent et se vident périodiquement, la glace
formant comme une digue qui en retient les eaux jusqu’à ce que
leur pression devenant trop forte, elles s’ouvrent un passage sous
la glace.
Le pied du Nunatak, qui se compose de gneiss, est situé à
1000—1100 pieds (314—345m) au-dessus de la mer, et à 150
pieds (47m) au-dessus du terrain ci-dessus mentionné, mais l’un de
ses plus hauts sommets s’élevait à 2200 pieds (690m). Les environs
du Nunatak rappelaient beaucoup ce que M. Jensen avait vu en
dedans du glacier de Frederikshaab1). Outre la moraine dont il a
élé parlé plus haut, on en observa plusieurs autres. Au sommet
du Nunatak, on ne trouva pas de slries dues au frottement de la
glace, mais la présence de pierres arrondies et de gravier de moraine
indiquait qu’elle était jadis montée jusque là.
La végétation élail relativement riche, surtout sur les pentes
les plus basses. Le règne animal était représenté par des
moucherons, des papillons, de petits oiseaux chanteurs (Acanthis linaria), des
perdrix blanches, dont on rencontra les excréments tout le long de
la route, et des lièvres (Lupus glacialis). On ne vit pas de rennes,
mais des bois tombés et d’aulres signes de leur présence.
Tous les cours d’eau qui viennent de la glace continentale
charrient une quantité considérable de limon, qui se dépose dans
la partie la plus reculée du fjord et la Iransforme souvent en
longues plaines argileuses, à travers lesquelles ils se creusent un
canal sinueux et difficilement accessible en bateau, pour aller se
jeter dans le fjord. En août 1884, la rivière qui débouche dans le
bras nord du S. Strømfjord renfermait 118 grammes de limon par
mètre cube, et celle qui se jette dans le bras sud du même
Meddelelser om Grønland, I, p. 65 et 129, Pl. V et carte C.
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