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M. Genissieu fait ressortir que sur 100 kWh
produits en France, 56 kWh sont produits par les usines
thermiques et 44 par les usines hydrauliques, nous
sommes donc loin des chiffres de l’Italie et de la
Suisse et ceci malgré la richesse en chutes du soi
français.
Dans l’ensemble on a consommé 10 132 000 000 kWh
les pertes dans les réseaux ont
été de ..................... 1662 000 000 „
Total 11 794 000 000 kWh
dont 6,5 % pour traction et 18,2 % pour
électrochimie.
La consommation d’énergie électrique par habitant
a été de 288 kWh, chiffre encore faible, il y a donc
un développement à prévoir.
L’utilisation de la puissance normale disponible des
usines hydrauliques a été en 1926 et 1927 de:
1926 1927
; Région des Alpes ................ heures „ ,, Pyrénées........................ „ „ Jura ................................ „ „ Massif Central ............ „ „ Vosges........................... 6 940 4 950 4 350 4 720 3 850 6 210 4 210 3 080 5 075 4 440
La haute utilisation de 5 075 heures survenue pour
le Massif Central provient de la mise en service de
l’usine d’Éguzon qui possède un barrage réservoir
de sorte qu’elle utilise à peu près 100 % de l’énergie
de l’eau disponible de la rivière.
A remarquer que les hautes utilisations des Alpes
proviennent de l’electrocliimie car on a:
Electrochimie dans les
Alpes .............. 1 687 millions kWh
Pyrénées ........... 340 „
Massif Central ...... 106 „
autres régions ...... 18 „
Total 2 151 millions kWh
Electrification des communes rurales se
développe rapidement: en 1930 il reste à électrifier 10 450
communes sur un total de 37 900 communes, soit
4 850 000 habitants sur un total de 40 millions.
Des statistiques ministérielles nous concluerons ce
qui suit:
L’utilisation de la puissance installée dans les
usines hydrauliques est double de celle des usines
thermiques.
L’utilisation de la puissance disponible pour les
usines hydrauliques est triple de l’utilisation des
usines thermiques.
La proportion d’énergie thermique produite en
France était de 56 % en 1927.
La consommation en kWh par habitant était en
1927 de 288 kWh.
Le développement de l’électrification des
communes rurales est intense, le développement de la
construction des grands réseaux d’interconnexion a
été très important de 1928 à 1930; il s’accroit encore
cette année.
Ce développement des réseaux fait prévoir un
développement de la consommation d’énergie qui pourra
s’élever dans quelques années jusqu’ à 20 milliards de
kWh, et cependant il importe de faire disparaître la
consommation excessive de charbon qui chaque an-
1 febr. 1930
née coûte à la nation une exportation de capitaux
s’elevant à environ quatre milliards de francs, afin de
pourvoir à l’importation du charbon consommé, que
les mines françaises ne peuvent produire en totalité.
Durant les années d’après guerre, le loyer élevé des
capitaux a rendu la construction des usines
hydrauliques très onéreuse, car celles-ci sont de grosses
consommatrices de capitaux, aussi avons nous vu les
usines thermiques se développer d’une manière
extraordinaire. Les usines hydrauliques rencontrent
d’ailleurs une autre difficulté grave dans leur
développement, du fait qu’elles se trouvent en général dans
les régions montagneuses fort éloignées des centres
de consommation. En conséquence, au prix
d’installation de la chute, il faut ajouter le prix de
construction des lignes de transport d’énergie qui souvent
vient presque doubler la première dépense.
Fort heureusement, le loyer des capitaux s’est
abaissé de façon très importante en ces dernier mois,
aussi l’installation des usines hydrauliques et la
construction des lignes de grand transport ont pris un
essor très important.
De puissantes installations hydrauliques sont en
construction en France: Sur le Rhin une première
chute est en construction à Kembs, l’ensemble des
chutes du Rhin pourra produire 600 000 kW; dans les
Alpes plusieurs projets en cours de réalisation
pourront fournir annuellement 3 milliards de kW
environ; dans le Massif Central, les chutes de Marèges,
de la Truyère, etc____représentent un programme d’au
moins 400 000 kW.
C’est donc au total un ensemble de Deux millions de
kilowatts qui est en cours d’installation ou en projet.
Ce développement des chutes a provoqué un essor
extraordinaire du développement des lignes.1
Toutes les Sociétés se sont mises d’accord pour
admettre que le réseau général français serait
construit à la tension de 150 000 volts; les réseaux déjà
existants à 120 000 volts dans les Pyrénées, dans les
Alpes, dans le Centre et dans l’Est seront transformés
à 150 000 volts et jonctionnés entre eux.
D’autre part, pour transporter les blocs importants
d’énergie hydraulique produits dans les Alpes, sur le
Rhin ou dans le Massif Central, la tension de 220 000
volts a été admise, trois grandes lignes de transport
à 220 000 volts sont en construction, la première de
Kembs à Troyes, la seconde du Creusot à Tro y ’s
(région parisienne) la troisième de la Truyère
(Brommat) à Paris. La région parisienne, qui est le
plus grand centre de consommation français et qui
absorbe déjà environ 2 milliards de kWh par an,
sera ainsi alimentée par trois sources hydrauliques
puissantes dont les régimes sont d’ailleurs
complémentaires.
On peut envisager que, en 1934, ces vastes
programmes seront réalisés; à cette époque, la
consommation annuelle d’énergie en France atteindra
vraisemblablement 18 milliards de kWh pour une
puissance totale installée de 8 millions de kW, mais il
est à prévoir que la proportion d’énergie hydraulique
sera à cette époque bien supérieure à l’énergie
thermique.
En cette année 1934, toutes les communes fran-
1 Personnes qui désirent des renseignements sur la carte
du réseau français pourront s’adresser à l’auteur, 19 rue
des Batignolles, Paris.
teknisk tidskrift
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