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Deux scènes de la vie
canadienne au XIX:
siècle.
L’épopée de la fourrure
Le Canada doit beaucoup à ses fourrures. N’eut été l’attrait de ce com-
merce, la colonisation européenne de ce vaste pays aurait subi des retards
considérables. Au début du dix-septième siècle, on croyait généralement que
ce territoire, à cause de ses longs hivers et de ses forêts immenses, était peu
propice aux développements agricoles et que seule la pelleterie pouvait offrir
un profit immédiat.
Le choix de Québec par Samuel de Champlain, en 1608, pour fixer la
première colonie permanente du Canada, ne fut pas étranger à cette préoccu-
pation. C’était un poste stratégique où les coureurs des bois et les Indiens
chasseurs pouvaient apporter leurs cargaisons de peaux de toute sorte, en
suivant la grande voie fluviale du Saint-Laurent et de ses tributaires.
Le rôle joué par le fondateur de Québec, dans l’est de ce pays, eut son
équivalent, dans l’ouest, lorsque la Compagnie de la Baie d’Hudson, munie
de vastes pouvoirs, entreprit à son tour l’épopée de la fourrure. C’est
de son premier poste, appelé York Factory, dans la région sous-arctique, que
partit Lord Selkirk, avec ses pionniers de la Rivière Rouge, pour fonder Fort
Garry, au confluent des rivières Rouge et Assiniboine, sur le site actuel de
Winnipeg, capitale du Manitoba. Beaucoup plus à l’ouest, non loin des contre-
forts des montagnes Rocheuses, la Compagnie de la Baie d’Hudson établit,
en 1812, le fort Edmonton, qui devait devenir un des centres les plus impor-
tants de tout le Canada occidental.
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