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XXIII.
Deohiffreradt bref frän konung Fredrik II i Preussen till hans
syster, svenska drottningen Lovisa Ulrika; dateradt
Breslau den 7 September (1766).l)
Ma chère soeur! La cordialité avec laquelle Vous
m’écrivez éxige une égale franchise de ma part. Je
comprends toutes les raisons que vous pouvez avoir de ne point
marier votre fils à une Danoise, dont la nation est votre
plus grande ennemie, comme j’en ai des preuves suffisantes.
Je vous avoue, que pour ce qui me regarde, je n’ai point
trouvé votre établissement aussi avantageux que je l’aurais
désiré, pour vous et pour votre famille. Votre sort n’a pas
répondu à ce qu’on en devoit espérer avec raison. Je crains
une destinée pareille pour ma nièce dont je suis le tuteur,
et à laquelle je sms obligé de servir de Père: nous
sommes en pourparlers en Hollande pour l’établir dans ce pays,
et, quoique son futur ne soit que Stadthouder, il n’y a pas
d’apparence qu’elle puisse jamais y trouver les amertumes
que Vous avez éprouvées en Suède.
Voilà, ma chère soeur, la situation véritable où les
choses se trouvent; cependant, je dois ajouter, qu’il n’y a rien
d’arrêté, ni de conclu, jusqu’à ce moment-çi. Pour ce qui
regarde ma nièce de Schwedt, c’est une véritable beauté;
elle est aimable, bien élevée, mais encore un peu timide;
elle a de l’esprit, et je suis persuadé que ma soeur Sophie
ne Vous la refuseroit pas, et autant que j’en , puis juger, je
crois qu’elle en seroit très contente; d’ailleurs, ma chère
soeur, le mariage des enfants me paroit un point si délicat
que c’est aux parents à bien consulter le parti qu’ils croyent
le plus avantageux pour leurs enfants. J’ai vu ma nièce
de Schwedt durant quinze jours, et je l’ai trouvée
exactement telle que je vous la marque. Elle est en âge de se *)
*) Efter original-brefvet och dess dechiffrerade innehål], bland Drottningens
efterlemnade papper. Artalet påtecknadt af Drottningens egen hand.
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